Champion de France des deux ans mâles de section III, Milor du Fin Breuil AA a séduit le jury par sa prestation au saut en liberté qui lui a valu la meilleure note de l’atelier toutes sections confondues. Fruit du croisement entre Mylord Carthago et la bonne Que Bella de Saint A (la souche d’Uzel de la Tour) ce cheval, d’un modèle régulier mais manquant toutefois légèrement de chic, nous livre, une fois en piste, toutes les qualités d’un bon cheval de sport avec un vrai sens de la barre et une chouette locomotion. Un cheval de sport moderne donc, élevé chez Valentine Fauvelet, jeune viticultrice et éleveuse dans le terroir du Cognac. Elle nous en dit plus sur son profil en toute sincérité.
Anglo’Mania : Vous êtes cette année championne de France des mâles de 2 ans de section III avec Milor du Fin Breuil. Est-ce la première fois que vous présentez à Pompadour?
Valentine Fauvelet : C’est effectivement la première fois que je viens à Pompadour. Milor avait été sélectionné pour la finale des foals anglo-arabes en 2022 mais je n’avais pas pu y aller. Je suis très heureuse d’avoir franchi le pas cette année, et j’espère pouvoir y retourner prochainement.
AM : Pouvez-vous nous parler de ce poulain ?
VF : Cela peut paraître prétentieux mais concernant sa mère, Que Bella de Saint’A, sa naisseuse et son cavalier considéraient tous deux qu’elle n’avait pas de défaut à compenser, hormis la taille! Ce qui est plutôt facile à « corriger ».
Quand je me suis plongée dans les catalogues d’étalons en 2021, j’étais sur une autre planète….Ma culture cheval s’était arrêtée quand j’avais 15-16 ans, je n’avais en tête que des Diamant, For Pleasure ou Baloubet du Rouet.
J’ai été séduite par Mylord Carthago au détour d’un article où Pénélope Leprevost le décrivait.
L’ancienne propriétaire de Que Bella m’a accompagné dans les débuts et a validé ce choix.
Milor m’a marqué à sa naissance par des vocalises indescriptibles de mécontentement, lorsque je suis partie de l’écurie, j’ai éteint la lumière (je ne sais toujours pas si c’est ce qu’il faut faire), il était debout, avait bu et commençait à déambuler dans le box. Se retrouvant dans le noir il s’est heurté à la porte du box et s’est mis à « râler » ! Je me suis dit qu’il devait avoir un sacré caractère.
Sa prestation à Pompadour m’a permis de lui trouver un acquéreur qui saura le valoriser en tant qu’étalon et j’en suis très heureuse.
AM : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre activité et votre élevage ?
VF : Je suis viticultrice pour le Cognac, fille de viticulteur et éleveur bovins. La dimension élevage me manquait au quotidien. C’est donc tout naturellement que j’ai décidé de me lancer.
Tout est allé très vite, je me suis rapprochée d’un ancien cavalier et éleveur en qui j’avais confiance et c’est lui qui m’a mis en contact avec Sylviane Casper, l’élevage de Saint’A. La rencontre a été décisive.
J’ai aimé la passion et la pugnacité de cette femme. Son parcours m’a inspiré et quelques mois plus tard Que Bella et Diablesse de Saint’A arrivaient chez moi.
Que Bella de Saint’A (Sarastro x Arlequin), la mère de Milor, est une jument fantastique. Issue de la souche de Nam Dinh du Logis (Arlequin x Matador), louée par son ancien cavalier pour ses capacités sportives, c’est une excellente mère dont j’espère obtenir prochainement une pouliche.
Diablesse (Kannan x Jouan de Frely) n’a pas eu la carrière escomptée suite à une blessure. Sa mère, Dollydol du Loup (Juan de Frely x Courlis), ainsi qu’une de ses sœurs ont tourné en CSO GP 145. Son premier poulain, par Carinjo, a également deux ans et j’ai eu cette année une pouliche par Colestus que je vais garder. Les produits de Diablesse sont tous très puissants, Kannan semble ressortir très significativement. J’ai hâte de voir son fils sur les barres.
Enfin j’ai eu l’opportunité d’acquérir Noa de Talma (Nidor Platière x Cor de Chasse) il y a deux ans. Noa a une production très confirmée car ses produits les plus âgés ont terminé leur carrière au-delà d’1m40. La mère de Noa, Querelle des Étangs, est la 3ème mère du crack Denver de Talma.
AM : Que recherchez-vous chez l'anglo-arabe?
VF : Sans mentir, je me suis retrouvée propriétaire d’une poulinière anglo par hasard.
Pour moi elle est la plus intelligente de toutes, en piste elle était rapide, respectueuse et guerrière. Quoi de mieux? Je suis éleveuse débutante mais ce sont des critères importants pour le beau sport. J’ai d’ores et déjà prévu de mettre un étalon anglo-arabe sur ma future poulinière née cette année.